jeudi 23 juin 2016

L'Abbé Clément Eto Eto : Prêtre du diocèse d’Ebolowa, nouveau Docteur en théologie



L’Abbé Clément Eto Eto, ancien Vicaire Général du Diocèse d’Ebolowa, a soutenu avec brios sa thèse de Doctorat en Théologie morale le 21 juin 2016 à l’Institut Supérieur de Théologie Morale – Académie Pontificale Alfonsiana de l’Université Pontificale du Latran de Rome. Etaient présents à la soutenance Mgr Gérard Njen, prélat camerounais travaillant à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ; un groupe de ses confrères du diocèse d’Ebolowa et de l’Archidiocèse de Yaoundé ; des religieux et religieuses italiens et africains ;  des fidèles laïcs et amis de sa paroisse romaine.

Dirigée par les Professeurs Nestor BASUNGA KIAMA ZINGA (RDC) et Martin McKEEVER (Irlande), respectivement premier et second modérateurs, la thèse présentée dans le domaine de la théologie morale systématique est intitulée « Du mariage chez les Ewondo du Cameroun à la communion familiale selon le modèle trinitaire. Réflexion théologique en vue d’une ontologie trinitaire incarnée au service de la famille chez les Ewondo ». Le jury était présidé par le Professeur Aristide GNADA BOUKARI (Burkina Faso).

Le chercheur part d’une motivation suscitée par la situation préoccupante de la famille dans la société contemporaine mondialisée où l’écroulement des frontières a comme conséquence non seulement la juxtaposition des manières de penser, d’agir ou leur rapprochement, mais aussi la remise en question de la « famille traditionnelle », au profit d’autres types d’associations. Ce constat a fait émerger en lui les questions suivantes : Comment serait-il possible, dans la confusion actuelle, de rentrer aux origines de l’institution familiale ? Dans un environnement où l’on parle de «  sexualités alternatives » et où l’appellation « famille » serait attribuée à n’importe quelle situation de vie commune, comment pouvons-nous redécouvrir l’essence de la famille, la promouvoir et la protéger ? Existe-t-il un modèle de famille à proposer aux peuples du monde ? Au cas où il existerait un, où se trouverait-il et comment peut-on œuvrer à sa promotion?

Pour donner une réponse fiable à ces questions, il s’est donné comme objectif d’ébaucher une théologie morale de la famille à travers une étude comparative entre la famille trinitaire et la famille humaine dans le contexte spécifique du peuple Ewondo du Cameroun.
La démarche méthodologique à suivre pour mener à bien cette recherche est celle du Voir – Juger – Agir. La première étape relative au Voir, relève du constat. C’est le fondement socioculturel de la recherche, qui impose de scruter la réalité du mariage et de la vie familiale dans l’aire culturelle des Ewondo du Cameroun. La deuxième étape, relative au Juger, concerne l’appréciation des résultats de la première en vue d’une meilleure intelligence des faits et de la réalité vécue. Ladite appréciation a été faite par le recours à l’anthropologie chrétienne, aux connaissances psychologiques inspirées de la famille conçue selon le paradigme relationnel-symbolique. Enfin, la troisième étape qui vise l’action chrétienne, a permis au chercheur d’exprimer son engagement, soutenu par des convictions profondes de la foi en la Trinité, pour témoigner de la vérité qui libère et qui donne la vie. Cette partie traite du mariage et de la famille selon le plan de Dieu, en se référant à la Sainte Trinité.

Le contenu proprement dit de la thèse a été élaboré en six chapitres : le premier chapitre traite du mariage et de la famille chez les Ewondo ; le deuxième chapitre traite de l’appréciation rationnelle du mariage et de la vie familiale chez les Ewondo ; le troisième chapitre est quant à lui centré sur les facteurs et acteurs de consolidation de l’union conjugale et de stabilisation de la famille ; le quatrième chapitre, qui est un parcours effectué à la lumière de la Révélation chrétienne, traite de l’appréciation chrétienne du mariage et de la vie familiale chez les Ewondo ; le cinquième chapitre traite du modèle trinitaire de la communion familiale ; enfin, le sixième chapitre est une réflexion théologique en vue d’une ontologie trinitaire incarnée au service de la famille chez les Ewondo.


En fin de compte, la contribution du chercheur est l’ébauche d’une théologie morale de la famille adaptée au contexte culturel Ewondo, dont la base fondamentale est la communion réelle et vivante reliant tous les membres de la famille. C’est la vie de communion qui fonde une vraie famille et la définit. Quand celle-ci existe vraiment, le mariage est indissoluble et la famille vit dans des conditions stables, harmonieuses et heureuses, malgré l’ampleur des menaces et des difficultés. Le chercheur s’est préoccupé de proposer une solution à la résolution de la crise anthropologique qui menace le mariage et la famille aujourd’hui : enseigner la vérité à tous les humains, avec conviction et autorité ; indiquer des pistes réalistes d’imitation de l’idéal ; assurer une évangélisation adéquate, marquée par la patience et la délicatesse, et susceptible de favoriser un réel accompagnement de l’homme vers la béatitude éternelle ; donner un témoignage de vie en mesure d’assurer une certaine crédibilité au discours de l’Église et des théologiens en faveur de la famille. Somme toute, cette contribution à la réflexion scientifique apparaît à différentes étapes de la vie du mariage : la préparation, la célébration et l’entretien de l’union conjugale.

vendredi 6 décembre 2013

Le Décret sur les moyens de communication sociale célèbre ses 50 ans.




L
e 4 décembre 1963, le Pape Paul VI promulguait le Décret conciliaire Inter mirifica sur les moyens de communication sociale, en même temps que la Constitution sur la liturgie. Le 4 décembre 2013, l’Eglise a célébré les 50 ans dudit Décret. A cette occasion, un colloque a été organisé dans la Salle Paul VI de l’Université Pontificale du Latran à Rome, sous le haut patronage du Conseil Pontifical Pour les communications sociales, la Conférence Episcopale Italienne (CEI) et le Vicariat du Diocèse de Rome.

I
ntitulé en italien « Inter Mirifica: Cinquant’anni tra le meraviglie » (“Inter mirifica : cinquante ans parmi les merveilles”), le colloque a accueilli d’éminents intervenants parmi lesquels le Président du Centre de télévision du Vatican, Mgr Dario Edoardo Maria Viganò, le Secrétaire Général du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, Mgr Paul Tighe, le Professeur Philippe Chenaux, historien et Responsable du Centre d’Etudes et de Recherche du Concile Vatican II de l’Université Pontificale du Latran, le Professeur Federico Ruozzi, de la Fondation pour les Sciences Religieuses de l’Université de Bologne, ainsi que les Directeurs de Communication de la Conférence épiscopale italienne et du Diocèse de Rome.

D
ans son mot introductif, Mgr Claudio Maria Celli a mis en relief le fait que le Décret sur les moyens de communication sociale soit né à un moment où les Pères conciliaires n’avaient pas encore une grande attention sur les moyens de communication, ce qui en explique l’évaluation négative que plusieurs d’entre eux en ont fait aux dires de certains historiens et spécialistes du Concile Vatican II. Il a toutefois conclu en faisant noter la dimension prophétique du document, lequel a inauguré un processus qui au bout de 50 ans connaît une évolution exponentielle et prometteuse. A son tour, le Président du Centre de télévision du Vatican a mis en relief le fait que sur le plan statistique, le Décret Inter mirifica soit le document conciliaire qui a enregistré le plus grand nombre de "non" au vote finale. Tandis que l’historien Philippe Chenaux fera noter que le Décret est non seulement un point de départ, mais aussi le point d’arrivée d’une longue histoire entre l’Eglise et les outils de communication.

M
ettant en évidence la grande différence du contexte socioculturel ambiant entre 1963, année de promulgation du Décret, et 2013, le Secrétaire Général du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales a quant à lui tenu à relever les nuances et les insuffisances ayant caractérisé l’enseignement du Décret Inter mirifica notamment sur la vision instrumentale des médias ; le rôle des laïcs et le rapport entre l’Eglise et le monde, tous deux des thèmes qui seront enrichis par la Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps.

mardi 22 octobre 2013

Un nouveau Docteur en Théologie pour le diocèse d’Ebolowa

L'Abbé Georges durant la soutenance
Mercredi 16 octobre 2013, l’Abbé Georges Bertrand Melobo, prêtre du diocèse d’Ebolowa, a soutenu avec mention honorable (Summa cum Laude) sa thèse de doctorat en Théologie à l’Université Pontificale du Latran à Rome devant un Jury composé de cinq éminents Professeurs.

Il est midi lorsque le jury présidé par le Professeur Nicola Ciola, Doyen de la Faculté de théologie, prend place dans la salle du sénat académique de l’Université du Latran, en présence d’un nombre significatif de prêtres camerounais et africains dont Mgr Gérard Njen de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, et d’une chaleureuse délégation de fidèles et amis italiens de la paroisse St Michel Archange de Tottea (diocèse de Teramo dans les Abruzzes) où l’Abbé Georges a assuré le ministère pastoral depuis septembre 2009, parallèlement avec sa recherche doctorale.

La thèse dirigée par le Professeur Angelo Lameri (Titulaire de la chaire de liturgie et de Sacramentaire générale) et codirigée par les Professeurs Lubomir Zak (de nationalité Slovaque et Vice Doyen de la Faculté de Théologie) et Martin Nkafu (Philosophe camerounais), s’intitule : « Approche théologique-liturgique d’une inculturation du vendredi saint en Afrique : l’exemple de l’Esani chez les Beti du Cameroun ».

Tout à fait originale dans sa composition, cette étude est la première thèse doctorale en Théologie écrite sur le rite Esani depuis son intégration dans la célébration du Vendredi saint dans l’Archidiocèse de Yaoundé au Cameroun. L’auteur a poursuivi cinq objectifs majeurs, à savoir : (1) aider à comprendre les dynamiques culturelles beti au sujet de l’homme qui vient à être élevé en dignité à sa mort ; (2) dessiner les lignes fortes d’une anthropologie culturelle qui prenne en considération la dignité comme un facteur fonctionnel en mesure de déterminer l’idéal d’une existence ; (3) montrer comment le profil humain des Beti trouve dans le profil humain et divin de Jésus la plus parfaite expression de la dignité existentielle ; (4) sur le plan liturgique, porter l’attention sur le dialogue entre le rythme et le mystère liturgique célébré le Vendredi saint ; et enfin (5) arriver à concilier le sens de l’héroïsme africain des Beti et le Christ, considéré comme modèle du héros parfait. La thèse aura cherché à concilier ce que l’homme beti sait ou pense de soi-même avec l’idéal de vie de Jésus.

En conclusion de sa thèse, l’Abbé Georges est arrivé à établir, sur le plan anthropologique et culturel, que le fait culturel est un lieu de la connaissance de l’homme, spécifiquement en ce qui concerne ses aspirations d’éternité. Ce qui sur le plan de l’anthropologie théologique fait dire à l’auteur que le fait culturel peut servir comme structure d’accueil et d’expression du mystère pascal. Dans le même ordre d’idées, une appropriation des contenus que l’homme attribue à son existence permet au mystère pascal d’opérer au sein même de la culture, en faisant de celle-ci un lieu du salut. Il s’agit de faire du fait culturel beti, une sorte de «périphérie théologique» à ouvrir aux ressources du mystère pascal.
Sur le plan liturgique, l’auteur conclut sa recherche en affirmant que le rythme de l’Esani est indispensable pour favoriser l’adhésion de la communauté à ce qui est célébré. Car l’action liturgique doit s’entourer d’une certaine intelligibilité pour être accueillie. Et par conséquent, la danse ou le rythme esani de par sa faculté performative peut favoriser une liturgie du vendredi saint pleinement vécue en milieu beti.

 « On attendait qu’un travail de ce genre soit fait pour soumettre le rite Esani à l’approbation du Siège Apostolique.», a affirmé Mgr Gérard Njen à la fin de la soutenance, laquelle a été suivie par un repas fraternel dans un restaurant romain.
Pose avec les membres du jury après la soutenance
La joie des confrères après la soutenance
Pose avec le Recteur de l'Université

La joie des amis

mercredi 7 août 2013

Une nouvelle mission pour l’Évêque d'Ebolowa


Le 29 juillet 2013, le Pape François a nommé Mgr Jean Mbarga, actuel Évêque titulaire d'Ebolowa, Administrateur Apostolique de l'archidiocèse de Yaoundé. Cette charge a été rendue publique en même temps que l'acceptation par le Saint Père de la renonciation de l'Archevêque, Mgr Victor Tonye Bakot, en poste depuis 2003.

mercredi 27 octobre 2010

Benoît XVI : La famille,« sanctuaire de l’amour, de la vie et de la foi »

En 5 ans de Pontificat, le Pape Benoît XVI a dédié de nombreuses interventions publiques aux thèmes de la sexualité et de la famille. Pour aider le lecteur chrétien de l’Etoile Notre Dame à se faire une idée sommaire sur les éléments clés de la vision anthropologique, théologique et pastorale qu’a le Pape sur la famille pour les sociétés actuelles et l’Eglise, nous avons choisi de faire une relecture en plusieurs articles de certaines de ces interventions. 

Aujourd’hui, nous commençons par celles effectuées lors de la visite apostolique à la 5ème Assemblée mondiale de la Famille à Valence en juillet 2006, dont le thème était : «La transmission de la foi dans la famille». L’intention est de porter notre lecteur et nos communautés chrétiennes à être informés sur l’enseignement du Saint-Père surtout dans les thèmes touchant la foi, la famille et la nouvelle évangélisation.
En valeureux héritier de Jean-Paul II, Benoît XVI, en matière de l’enseignement sur la famille et le mariage, s’inscrit logiquement dans la continuité du Magistère de son illustre prédécesseur, pour qui il n’existe par de famille sans la vérité de l’amour conjugal. A la suite de toute la Tradition catholique, les trois dimensions de l’enseignement de Benoît XVI à Valence en 2006 que nous entendons développer dans cet article se résument dans la phrase suivante tirée de l’homélie de clôture de l’événement : « La famille, fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme, exprime cette dimension relationnelle, filiale et communautaire, et elle constitue le milieu dans lequel l’homme peut naître dans la dignité, grandir et se développer de manière intégrale.

La première dimension est d’ordre anthropologique. En effet, les fondements anthropologiques de la famille selon Benoît XVI s’étalent sur trois principales articulations :
La première regarde la valeur extraordinaire du mariage, « institution naturelle » et « patrimoine de l’humanité » (2ème catéchèse préparatoire à la 5e assemblée mondiale de la Famille à Valence – 5 juin 2006). Le Pape part du fait que la famille comme entité sociale de base n’est pas un fait de hasard ; puis il étend la réflexion sur un certain nombre d’aspects :
D’une part, les questions que l’homme se pose sur lui-même et sur Dieu : « Qui suis-je ? Qu’est-ce que l’homme » ; « Dieu existe-t-il ? Et qui est Dieu ? Quel est son visage véritable ». La réponse à ces questions est livrée par la révélation biblique : de la nature du Dieu Amour, est déduite la nature même de l’homme, « fait à son image et à sa ressemblance ». Le Pape poursuit en disant que « la vocation à l'amour est ce qui fait de l'homme l'authentique image de Dieu:  il devient semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime »

Du lien fondamental entre Dieu et l’homme, le Pape arrive à une certitude : l’union indissoluble entre le corps et l’esprit chez l’homme. En d’autres termes, l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu n’est pas que corps, que matière ; il est « une âme qui s’exprime dans un corps et un corps vivifié par un esprit immortel ». Ce qui fait dire au Pape que le corps de l’homme et de la femme n’a pas que des caractéristiques biologiques, mais a aussi un caractère théologique. La conséquence de cette analyse sur la sexualité humaine est forte et même déterminante pour le regard chrétien sur la morale sexuelle, à savoir, une distinction nette d’avec une sexualité purement instinctive et sensuelle. En clair, la sexualité de l’homme et de la femme « n’est pas séparée de notre nature de personne, mais lui appartient » et ce n’est que vue sous cet angle qu’elle acquiert un sens pour le reste de la vie.

Du lien de l’homme avec Dieu et dans l’être humain et de celui du corps avec l’esprit, en découle un troisième : « celui entre personne et institution ». Par institution ici, le Pape entend, le « oui » de l’homme, synonyme de « toujours » et symbole de la fidélité dans le temps entre un homme et une femme. Si elle fondamentale à tout mariage, la liberté du « oui » doit cependant assumer un caractère définit dans un don total à l’autre ; « dans lequel la liberté, en se donnant, se retrouve pleinement elle-même ».
Cette vision anthropologique chrétienne de la famille vise bien évidemment à instruire les chrétiens face à ce que Benoît XVI appelle « les formes actuelles de dissolution du mariage » (les unions libres, le "mariage à l'essai", le pseudo-mariage entre personnes du même sexe) et qui, sous le couvert de la liberté individuelle, sont plutôt « l’expression d'une liberté anarchique, qui se fait passer à tort pour une libération de l'homme ».

La seconde articulation de la vision anthropologique de la famille à laquelle Benoît XVI tient absolument est le fait que la famille construite sur l’union indissoluble entre l’homme et la femme constitue le socle, le fondement de toute société humaine ; où naît et grandit l’enfant, nourrit par l’amour de ses parents. Et, vue sous cette perspective, les politiques doivent tout mettre en œuvre pour la protéger. Ceci regarde non seulement l’élaboration de lois visant à garantir les droits des familles ; mais aussi, dans le contexte actuel de crise économique internationale, la nécessité de mettre sur pieds des politiques économiques visant à apporter un soutien inconditionnel aux familles vivant dans la précarité.

La troisième articulation qui touche l’accueil et l’éducation des enfants dans leurs familles de naissance ou d’adoption, est la notion de patrimoine d’expériences. Le Pape pense que les enfants intègrent un cadre homogène, détenteur d’un héritage, d’une tradition. « Lorsqu’un enfant naît –dit-il – à travers la relation avec ses parents, il commence à faire partie d’une tradition familiale, dont les racines sont encore plus anciennes. Avec le don de la vie, il reçoit tout un patrimoine d’expériences. À cet égard, les parents ont le droit et le devoir inaliénables de le transmettre à leurs enfants : les éduquer dans la découverte de leur identité, les initier à la vie sociale, à l’exercice responsable de leur liberté morale et de leur capacité d’aimer à travers l’expérience d’être aimés, et, par-dessus tout, à la rencontre avec Dieu. Les enfants grandissent et mûrissent humainement dans la mesure où ils accueillent avec confiance ce patrimoine et l’éducation qu’ils doivent assumer progressivement. De cette manière, ils sont capables d’élaborer une synthèse personnelle entre ce qu’ils ont reçu et la nouveauté, et ce que chacun personnellement et ce que chaque génération sont appelés à réaliser. » (cf. Homélie du 9 juillet 2006 à Valence, Espagne).

La dimension théologique et pastorale de l’enseignement de Benoît XVI sur la famille tire ses racines d’une analyse théologique de la paternité et de la maternité en Dieu et se développe fondamentalement autour de l’accueil de la vie et de l’éducation chrétienne des enfants. Pour le Pape en effet, à la base de la paternité et de la maternité humaines, il y a Dieu : « À l’origine de tout homme et, en même temps, de toute paternité et de toute maternité humaines, Dieu créateur est présent. C’est pourquoi les époux doivent accueillir l’enfant qui naît d’eux comme un fils non seulement d’eux, mais aussi de Dieu, qui l’aime pour lui-même et qui l’appelle à la filiation divine. Plus encore, toutes les générations, toute paternité et toute maternité, toute famille, trouvent leur origine en Dieu, qui est Père, Fils et Esprit Saint ». Il s’agit de comprendre en filigrane le caractère sacré de la vie qui n’appartient qu’à Dieu et dont l’homme et la femme ne sont que des gardiens. Les implications d’une conception anthropologique erronée du corps, de la sexualité et de la vie même sont lourdes de conséquences dans le monde d’aujourd’hui. Raison pour laquelle le Pape reprécise le fait qu’ « à l’origine de tout être humain, il n’existe pas d’aléa ni de hasard, mais un projet de l’amour de Dieu ».

Sur le plan pastoral, les dévastations de la sécularisation des sociétés modernes parmi les jeunes et les familles chrétiennes poussent Benoît XVI à mettre un accent particulier sur la nécessité de donner un nouvel élan à la famille « sanctuaire de l’amour, de la vie et de la foi » (discours à l’épiscopat espagnol, 8 juillet 2006). Pour le Pape comme pour la tradition de l’Eglise héritée de Jean-Paul II, la transmission de la foi aux enfants est fondamentale pour l’avenir de l’Eglise. Et dans ce domaine, la responsabilité des parents chrétiens, plus que nécessaire, est essentielle : « les parents chrétiens sont cependant appelés à donner un témoignage crédible de leur foi et de leur espérance chrétiennes. (…) Ils doivent faire en sorte que l’appel de Dieu et la Bonne Nouvelle du Christ parviennent à leurs enfants avec la plus grande clarté et la plus grande authenticité ».

Ils doivent le faire « avec sagesse et douceur » et adopter comme modalité pratique de tutorat en vue de la transmission de la foi, un certain nombre d’actions précises : enseigner aux enfants à prier et prier avec eux (Jean-Paul II, Familiaris Consortio, n°60) ; les aider à s’approcher des sacrements ; les introduire à la vie de l’Eglise ; se réunir tous pour lire la Bible, en « plaçant la vie familiale à la lumière de la foi et louant Dieu comme un Père » (cf. Homélie à la messe de clôture de la 5ème assemblée mondiale de la Famille en Espagne, 9 juillet 2006).

La famille comme Eglise domestique a donc un rôle déterminant à jouer dans la transmission de la foi aux enfants. Or la paresse dans la vie de foi de beaucoup de parents, la disparition de la prière familiale, la non fréquentation de l’Eglise ne traduisent que fort bien leur démission à remplir leur part de responsabilité à la mission de l’Eglise. Raison pour laquelle le Pape estime que la promotion du véritable bien de la famille dans la société actuelle passe par une conjugaison plurielle de forces et d’initiatives entre les familles chrétiennes elles-mêmes, les associations familiales ecclésiales et les personnes de bonne volonté. Il encourage par ailleurs les parents à demeurer ouverts à l’Esprit Saint en demandant son aide et à collaborer avec Lui « pour le rendre présent et l’incarner dans toutes les dimensions de leur existence ».

Aux évêques enfin, le Saint-Père demande de « poursuivre une pastorale familiale soutenue et forte » dans leurs diocèses, « qui fasse entrer dans chaque foyer le message évangélique, qui fortifie et qui donne de nouvelles dimensions à l’amour, aidant ainsi à dépasser les difficultés qui peuvent se faire jour en chemin. »

samedi 28 août 2010

Note d'accueil

Chers amis, soyez les bienvenus dans cet espace réservé au décryptage et relecture des informations d'actualité et de thèmes faisant actualité, thèmes de spiritualité ou de réflexion sur divers domaines ; et ouvert à la discussion et aux échanges d'idées. Surtout n'hésitez pas à donner votre contribution, mais en maintenant le respect dans les termes et expressions employés et l'ouverture d'esprit. Cela dit, tout commentaire à caractère insultant ou grossier sera purement et simplement censuré.

Charles Olivier

mardi 26 janvier 2010

Ce que le Pape pense de la mission des Prêtres au cœur du "continent numérique"




La missione del sacerdote nel "continente digitale" secondo Benedetto XVI

In occasione della celebrazione lo scorso 24 gennaio 2010 della memoria di San Francesco di Sales, il Papa ha reso pubblico il Messaggio della 44° Giornata Mondiale per le comunicazioni sociali sul tema: "Il sacerdote e la pastorale nel mondo digitale. I nuovi media al servizio della Parola". In sintonia con l'anno sacerdotale, il Santo Padre invita i preti a considerare i nuovi media come una possibile grande risorsa per il loro ministero al servizio della Parola e vuole dire una parola di incoraggiamento affinché affrontino le sfide che nascono dalla nuova cultura digitale. Questo messaggio segue la logica di alcuni documenti anteriori del Magistero (Inter Mirifica, Comunio et Progressio, Orientamenti per la formazione dei futuri sacerdoti circa gli strumenti della comunicazione sociale...) che mettono in rilievo i problemi incontrati nel campo della formazione degli agenti pastorali circa l'uso dei mezzi di comunicazione nella missione evangelizzatrice del mondo moderno; e fanno delle proposte concreti specie a favore della formazione dei futuri sacerdoti. Tuttavia possiamo chiederci se e come queste proposte vengono messe realmente in applicazione nelle Chiese locali...

Le 24 janvier 2010, en la fête de Saint François de Sales, le Pape Benoît XVI a rendu public le message de la 44ème Journée Mondiale des Communications Sociales sur le thème : « Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique: les nouveaux médias au service de la Parole. »
En syntonie avec l’année sacerdotale, le Saint-Père a tenu à rappeler de prime abord le devoir primordial du prêtre – annoncer le Christ et communiquer la grâce multiforme - dans ce qu’il appelle « le continent numérique » de notre temps, dans lequel le « monde des jeunes » constitue le destinataire privilégié, « particulièrement averti des grands changements culturels ». Pour donner des réponses adaptées, les moyens de communications sont un moyen indispensable pour les prêtres au Service de la Parole. Le Pape précise bien qu’il « est demandé aux prêtres la capacité d'être présents dans le monde numérique dans la fidélité constante au message évangélique, pour exercer leur rôle d'animateurs de communautés s'exprimant désormais, toujours plus souvent, au milieu des "voix" provenant du monde numérique, et d'annoncer l'évangile en se servant, à coté des moyens traditionnels, de l'apport de la nouvelle génération des moyens audiovisuels (photos, vidéo, animations, blog, sites web) qui représentent des occasions inédites de dialogue et même des outils indispensables pour l'évangélisation et la catéchèse ». Benoît XVI précise par ailleurs qu’il est nécessaire que le prêtre sache conjuguer l’emploi « opportun et compétent de ces moyens avec une solide préparation théologique » et une « spiritualité sacerdotale, alimentée par un dialogue continu avec le Seigneur ». Ainsi exercée, sa mission le portera à donner « une âme à la toile ».


Un usage « opportun et compétent », à notre avis, suppose une formation adéquate dans le domaine des communications sociales pour les nouvelles générations de prêtres. Or, au-devant de la réalité actuelle des programmes de formation des futurs prêtres dans les séminaires de par le monde, on peut se poser cette question fondamentale : l’Eglise a-t-elle jamais réellement pris conscience de l’urgence de donner à ses prêtres la formation de base nécessaire à l’usage des moyens de communication sociale ? Si oui, puisqu’une grande abondance de documents témoigne du grade de préoccupation de la part de la haute hiérarchie catholique (Inter Mirifica, Communio et Progressio, Orientations pour la formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication sociale…), il y a tout de même lieu de s’interroger sur le sérieux mis à en connaître le précieux contenu et la mise en application des enseignements y véhiculés au niveau des Eglises locales.

mardi 19 janvier 2010

Visite de Benoît XVI à la Synagogue de Rome : clarté sur des liens pluridimensionnels

Visita del Santo Padre alla Sinagoga di Roma: tra spiritualità e umilità, umanità e verità


Sui passi del predecessore, Giovanni Paolo II, Benedetto si è recato alla Sinagoga di Roma lo scorso 17 gennaio 2010. Tra preghiera, ricordi dolorosi che marcarono sia gli Ebrei che l'Europa e le radici comuni che legano i Cattolici e i Giudei, il Papa nel suo discorso ha centrato l'attenzione non sulle differenze ma sull'eredità comune. Tra gli Ebrei e i Cristiani esiste ormai un dialogo "irrevocabile", che va mantenuto, rinforzato e arricchito grazie alle fonti etiche del Decalogo a favore dell'intera umanità...

 Le pape est resté sobre et humble dans ses mots lors de la visite à la Synagogue de Rome le lundi 17 janvier 2010. Dans un discours en 10 parties, le Saint Père est tout de suite entré dans le terrain théologique et spirituel, comme pour rappeler d’entrée de jeu qu’il n’y est pas allé remplir une pure formalité, mieux encore pour dépolitiser cette visite qui rentre avant tout dans le cadre du dialogue entre deux religions aux racines communes et deux peuples ayant en commun en énorme héritage spirituel et humain.
 Un bref mais riche rappel a été fait sur le rôle joué par son illustre prédécesseur Jean-Paul II qui, il y a 24 ans, « voulut offrir une contribution décisive au renforcement des bonnes relations entre nos communautés, pour surmonter toute incompréhension et préjugé. » Il a par ailleurs souligné le rôle capital joué par le Concile Vatican II dans le rapprochement entre Juifs et Chrétiens. Benoît est plusieurs fois revenu sur les actes éminemment symboliques posés par Jean-Paul dans la réconciliation entre ces deux peuples et la lutte contre l’antisémitisme. En rappelant les douloureuses plaies de la shoah, il a accusé l’oubli du Créateur, la mise de l’homme au centre de l’univers et l’absolutisation de l’Etat, causes principales de l’horreur de la planification de l’extermination de tout un peuple par le régime nazi du Troisième Reich. Alors que le reproche des « silences » de son prédécesseur Pie XII refait surface dans les médias, il a évoqué la douleur de la déportation le 16 octobre 1943 de 1 021 Juifs romains vers les camps d’extermination ; tout en rappelant le rôle joué par des Catholiques italiens pour « secourir les Juifs traqués et en fuite, parfois au risque de leur propre vie » et l’action de secours « souvent cachée et discrète » menée par le Siège Apostolique. La leçon que le Pape tire de ces tristes événements est que leur souvenir « doit nous pousser à renforcer les liens qui nous unissent pour que croissent toujours davantage la compréhension, le respect et l'accueil. »

 Alors qu’à notre époque l’on tend toujours à rappeler ce qui sépare ou oppose les hommes, le pape a plusieurs fois rappelé le riche héritage commun, source de la proximité et de la fraternité spirituelles entre Juifs et chrétiens que l’on trouve dans la Bible : le même Dieu, révélé dans l’Ancienne Alliance au peuple hébreux, puis par Jésus Christ à toute l’humanité dans la Nouvelle Alliance ; les « Dix Paroles » ou Dix Commandements, « flambeau de l'éthique, de l'espérance et du dialogue, étoile polaire de la foi et de la morale du peuple de Dieu, et il éclaire et guide également le chemin des chrétiens ».

 Dans la perspective que le dialogue entre Catholiques et Juifs ne soit pas emprisonné dans un formalisme sans contenu, Benoît a mis en relief trois domaines de collaboration et de témoignage importants tirés des Dix Commandements pour notre époque : « reconnaître l'unique Seigneur, contre la tentation de se construire d'autres idoles, se faire des veaux d'or » ; « le respect, la protection de la vie, contre toute injustice ou tout abus de pouvoir, en reconnaissant la valeur de toute personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu » ; « conserver et de promouvoir la sainteté de la famille, où le « oui » personnel et réciproque, fidèle et définitif de l'homme et de la femme, ouvre l'espace pour l'avenir, pour l'authentique humanité de chacun, et s'ouvre, dans le même temps, au don d'une nouvelle vie ». Deux institutions cadres évoqués par le Pape rendent plus visible le dialogue entre Juifs et Catholiques : le Comité international conjoint catholique-juif et la Commission mixte du Saint-Siège et du grand rabbinat d'Israël, laquelle a tenu ici à Rome le lundi 18 janvier 2010 sa IXème rencontre sur : « L'enseignement catholique et juif sur la création et l'environnement ».

 Enfin de compte, le Pape a rappelé l’énorme responsabilité qui repose entre les mains des hiérarchies des communautés catholique et juive pour le bien de tous les humains : « C'est à nous qu'il revient, en réponse à l'appel de Dieu, de travailler afin que demeure toujours ouvert l'espace du dialogue, du respect réciproque, de la croissance dans l'amitié, du témoignage commun face aux défis de notre temps, qui nous invitent à collaborer pour le bien de l'humanité dans ce monde créé par Dieu, le Tout-Puissant et le Miséricordieux. »






mardi 12 janvier 2010

Pourquoi la paix n’est pas encore possible en République Démocratique du Congo


Perché non è ancora possibile sperare la pace in Repubblica Democratica del Congo.


 Se ci chiedessimo se "si o no" la pace è possibile in RDC, direi sicuramente di no; ecco perché: per causa degli interessi economici enormi, protetti da quanti ne hanno e non intendono mollare (multinazionali occidentali e grandi imprese con sedi principali in Europa, negli Stati Uniti, in Canada e in Asia; individui potenti, gruppi armati...). Secondo il "Réseau Paix pour le Congo", organizzazione costituito da missionari lavorando in Repubblica Democratica del Congo, non c'è più alcun motivo per cui si debba parlare di guerre tribali o dell'intervento dell'esercito. Basta che la Comunità internazionale metta in pratica certe azioni definite in cinque punti...


A la question de savoir si la paix est possible ou impossible en RDC, nous pourrions répondre tout de suite par « non ». Et si on me demandait pourquoi n’est-elle pas possible, je répondrais tout simplement par deux mots : « la volonté » ! Il manque la volonté d’abandonner les énormes intérêts économiques des « célèbres multinationales occidentales et des sociétés minières ayant leurs sièges en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et en Asie », qui s’y ravitaillent inlassablement en « cassitérite, coltan, or, wolfram, pétrole et gaz méthane ». Il est évident que si les opérations de vente de ces nombreuses ressources naturelles se faisaient dans la normalité, les choses iraient mieux pour tous, aussi bien pour le peuple congolais que pour les acheteurs. Mais hélas !
Pourquoi les congolais n’ont-ils pas le droit de rêver d’une paix véritable ou tout au moins d'une accalmie durable depuis les indépendances ? Parce que, à la racine du mal, il y a l’aveuglement des d’intérêts ; de gros intérêts de particuliers, de multinationales et de groupes rebelles auxquels les armes sont vendues, en provenance bien évidemment des pays producteurs, promoteurs universels des droits de l’homme ! Quel résultat peut-on espérer en donnant la carotte à la chèvre ? Quel fruit peut-on cueillir de la vente d’armes à des gens pour qui la vie humaine n’a pas de valeur ? sinon les massacres et leurs corollaires vivement dénoncés par le Réseau "Paix pour le Congo" : viols, incendies de villages, séquestres, vols, saccages, humiliations de tout genre infligées à de milliers de personnes.
La volonté, encore la volonté seule manque, parce que bien des solutions sont possibles, comme la série d’actions proposées par le Réseau « Paix pour le Congo » et que « la communauté internationale devrait entreprendre :

1.Les Etats-Unis et la Grande Bretagne devraient exercer une forte pression sur le Rwanda et l'Ouganda en les menaçant de suspendre leur aide, si elle est considérée comme nécessaire.

2.Imposer des sanctions aux pays limitrophes de la RDC, notamment le Rwanda et l'Ouganda qui, directement ou indirectement, exploitent illégalement les ressources minières de la RDC et les compagnies ou individus impliqués dans le commerce illégal de minéraux avec les groupes rebelles.

3. Rendre opérative la traçabilité des minéraux et d'autres richesses naturelles venant de la RDC, comme le souhaite aussi le Parlement Européen.

4. Repousser sans la moindre tergiversation la militarisation de la région des Grands Lacs par AFRICOM (le commandement des Etats-Unis pour l'Afrique) qui a causé déjà tant de misère aux populations civiles.


5. Empêcher le renforcement des régimes autoritaires et lutter contre la restriction de l'espace politique dans tous les pays de la région des Grands Lacs par ceux qui détiennent le pouvoir. »



















vendredi 8 janvier 2010

Année du sacerdoce : redonner tout son sens au sacerdoce


 Anno sacerdotale: ridare senso al sacerdozio

Siamo a poco più di 6 mesi dall'inizio dell'anno dedicato da Papa Benedetto XVI al sacerdozio in occasione del 150° anniversario della "Dies natalis"  (la morte) del Santo curato d'Ars, San Giovanni Maria Vianney. Se diventare sacerdote è difficile, rimanerlo in pienezza lo è di più. Perciò, il Santo Padre ha voluto dar inizio al rinovamento della spiritualità del sacerdozio e del sacerdote. Diverso di altri tipi di mestieri che colgono il pieno della gioventù, il sacerdozio è diventato poco atraente per i giovani forse perché in un dato momento della storia, ha smesso di essere lo specchio di Cristo al mondo. Di sicuro, uno degli obiettivi di questo anno tranne ristabilire la spiritualità al cuore del sacerdozio, è ridare il sugo a un ministero delicato e sublime se  viene vissuto  per Cristo, in Cristo e con Cristo...


 

Voilà un peu plus de 6 mois que le Saint-Père Benoît XVI a lancé l’année spéciale dédiée aux prêtres. Rappelons à cet effet que l’année spéciale de prière « par les prêtres, avec les prêtres et pour les prêtres » a commencé le 19 juin 2009 et prendra fin le 19 juin 2010. En décidant cette année spéciale pour le sacerdoce, le Saint-Père a voulu redonner tout son suc à un ministère qui tout en restant précieux pour le monde d’aujourd’hui connaît une crise réelle dans certaines parties du monde.
A l’occasion du 150ème anniversaire de la mort du pauvre et saint curé d’Ars, le Pape a choisi la voie du « renouvellement de la spiritualité sacerdotale et de chaque prêtre », question d’aider les prêtres à s’inspirer de l’exemple de saint Jean-Marie Vianney, « véritable exemple de pasteur au service du troupeau du Christ ».
Si devenir prêtre paraît difficile parce que demandant non seulement le juste discernement de la part du candidat et des formateurs, mais aussi de longues années d’études et de formation spirituelle et humaine ; le demeurer au sens authentique du terme reste cependant la chose la plus difficile mais pas impossible par grâce de Dieu. C’est sans doute l’un des objectifs de cette année sacerdotale : redonner son suc à un ministère délicat, peu attrayant par rapport aux différents corps de métiers vers lesquels tant de jeunes courent de nos jours, mais immanquablement sublime si vécu pour le Christ, dans le Christ et avec le Christ. Si le prêtre a besoin de toute son humanité pour être homme de Dieu auprès de ses frères humains, il a plus que besoin de la divinité du Christ pour offrir Dieu à ses frères. Or, on ne peut pas offrir ce que l’on n’a pas. Un sacerdoce non centré sur le Christ est comme une branche morte, qui très logiquement ne peut donner de fruits.