jeudi 23 juin 2016

L'Abbé Clément Eto Eto : Prêtre du diocèse d’Ebolowa, nouveau Docteur en théologie



L’Abbé Clément Eto Eto, ancien Vicaire Général du Diocèse d’Ebolowa, a soutenu avec brios sa thèse de Doctorat en Théologie morale le 21 juin 2016 à l’Institut Supérieur de Théologie Morale – Académie Pontificale Alfonsiana de l’Université Pontificale du Latran de Rome. Etaient présents à la soutenance Mgr Gérard Njen, prélat camerounais travaillant à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ; un groupe de ses confrères du diocèse d’Ebolowa et de l’Archidiocèse de Yaoundé ; des religieux et religieuses italiens et africains ;  des fidèles laïcs et amis de sa paroisse romaine.

Dirigée par les Professeurs Nestor BASUNGA KIAMA ZINGA (RDC) et Martin McKEEVER (Irlande), respectivement premier et second modérateurs, la thèse présentée dans le domaine de la théologie morale systématique est intitulée « Du mariage chez les Ewondo du Cameroun à la communion familiale selon le modèle trinitaire. Réflexion théologique en vue d’une ontologie trinitaire incarnée au service de la famille chez les Ewondo ». Le jury était présidé par le Professeur Aristide GNADA BOUKARI (Burkina Faso).

Le chercheur part d’une motivation suscitée par la situation préoccupante de la famille dans la société contemporaine mondialisée où l’écroulement des frontières a comme conséquence non seulement la juxtaposition des manières de penser, d’agir ou leur rapprochement, mais aussi la remise en question de la « famille traditionnelle », au profit d’autres types d’associations. Ce constat a fait émerger en lui les questions suivantes : Comment serait-il possible, dans la confusion actuelle, de rentrer aux origines de l’institution familiale ? Dans un environnement où l’on parle de «  sexualités alternatives » et où l’appellation « famille » serait attribuée à n’importe quelle situation de vie commune, comment pouvons-nous redécouvrir l’essence de la famille, la promouvoir et la protéger ? Existe-t-il un modèle de famille à proposer aux peuples du monde ? Au cas où il existerait un, où se trouverait-il et comment peut-on œuvrer à sa promotion?

Pour donner une réponse fiable à ces questions, il s’est donné comme objectif d’ébaucher une théologie morale de la famille à travers une étude comparative entre la famille trinitaire et la famille humaine dans le contexte spécifique du peuple Ewondo du Cameroun.
La démarche méthodologique à suivre pour mener à bien cette recherche est celle du Voir – Juger – Agir. La première étape relative au Voir, relève du constat. C’est le fondement socioculturel de la recherche, qui impose de scruter la réalité du mariage et de la vie familiale dans l’aire culturelle des Ewondo du Cameroun. La deuxième étape, relative au Juger, concerne l’appréciation des résultats de la première en vue d’une meilleure intelligence des faits et de la réalité vécue. Ladite appréciation a été faite par le recours à l’anthropologie chrétienne, aux connaissances psychologiques inspirées de la famille conçue selon le paradigme relationnel-symbolique. Enfin, la troisième étape qui vise l’action chrétienne, a permis au chercheur d’exprimer son engagement, soutenu par des convictions profondes de la foi en la Trinité, pour témoigner de la vérité qui libère et qui donne la vie. Cette partie traite du mariage et de la famille selon le plan de Dieu, en se référant à la Sainte Trinité.

Le contenu proprement dit de la thèse a été élaboré en six chapitres : le premier chapitre traite du mariage et de la famille chez les Ewondo ; le deuxième chapitre traite de l’appréciation rationnelle du mariage et de la vie familiale chez les Ewondo ; le troisième chapitre est quant à lui centré sur les facteurs et acteurs de consolidation de l’union conjugale et de stabilisation de la famille ; le quatrième chapitre, qui est un parcours effectué à la lumière de la Révélation chrétienne, traite de l’appréciation chrétienne du mariage et de la vie familiale chez les Ewondo ; le cinquième chapitre traite du modèle trinitaire de la communion familiale ; enfin, le sixième chapitre est une réflexion théologique en vue d’une ontologie trinitaire incarnée au service de la famille chez les Ewondo.


En fin de compte, la contribution du chercheur est l’ébauche d’une théologie morale de la famille adaptée au contexte culturel Ewondo, dont la base fondamentale est la communion réelle et vivante reliant tous les membres de la famille. C’est la vie de communion qui fonde une vraie famille et la définit. Quand celle-ci existe vraiment, le mariage est indissoluble et la famille vit dans des conditions stables, harmonieuses et heureuses, malgré l’ampleur des menaces et des difficultés. Le chercheur s’est préoccupé de proposer une solution à la résolution de la crise anthropologique qui menace le mariage et la famille aujourd’hui : enseigner la vérité à tous les humains, avec conviction et autorité ; indiquer des pistes réalistes d’imitation de l’idéal ; assurer une évangélisation adéquate, marquée par la patience et la délicatesse, et susceptible de favoriser un réel accompagnement de l’homme vers la béatitude éternelle ; donner un témoignage de vie en mesure d’assurer une certaine crédibilité au discours de l’Église et des théologiens en faveur de la famille. Somme toute, cette contribution à la réflexion scientifique apparaît à différentes étapes de la vie du mariage : la préparation, la célébration et l’entretien de l’union conjugale.

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